Salon Retromobile 2013 (Paris Porte de Versailles)
Du 6
au 10 février 2013 se tenait la 38ème édition de Retromobile, au
programme, les 30 ans de la 205, les 50 ans de la 911, les 100 ans de la
voiture à hélice, l’hommage à la fantastique DS ainsi qu’à Roland Garros. Cette
édition avait donc tout pour plaire ! Ainsi, 80 000 passionnés et
curieux s’y sont affairés en ces quelques jours.
Dés l’entrée du salon, l’univers du vingtième siècle nous bondit aux yeux, en effet, un impressionnant avion Morane Type-H avec lequel Roland Garros fut le premier à traverser la Méditerranée par l’air. Roland Garros, nous l’assotions aujourd’hui surtout au tennis, mais ce fut avant tout un aviateur chevronné et un grand passionné d’automobiles.
Aux côtés de ce bel oiseau pose une Bugatti 5 Litres « Roland Garros » qui fut propriété de ce grand homme et qui est aujourd’hui exposée au musée Louwman. |
Non-loin d'ici, on retrouvait une retraitée de la Formule 1 qui semblerait être une Jaguar R5 de 2004, cependant, ce serait apparemment une R2 châssis numéro 7 de 2001. Mais on pouvait aussi voir ces Mini et cette BMW 635CSI.
Juste en face de chez Le-Mans Stories trône une Matra MS670. Néanmoins, il
paraitrait que ce soit une MS660 châssis numéro 1 ayant été recarrossée de
manière à ressembler celle qui gagna Le Mans 1972.
Autre légende de l’endurance que la Ford GT40 numéro 1073 ayant gagné quelques courses entre 1968 et 1970 aux mains principalement de Ron Fry. A ses côtés trône cette impressionnante Ferrari BB512 LM, il s’agit du châssis 34445, son historique n’est pas le plus chargé malgré deux participations conclues par des abandandons aux 24H de Daytona. Enfin, une Porsche 962 C pilotée par les frères Almeras au Mans 1989 vient clore cette lignée d’autos d’endurance. |
Tout
près, le stand Sport Et Collection exposait une rarissime et extraordinaire
312 PB, le dernier véritable prototype de Ferrari. Ici, il s’agit du châssis
0890, ayant un sympathique palmarès de 1972 à 1973 avec de grands pilotes à son
volant comme Ickx ou Regazzoni, sa plus belle performance fut sa victoire aux
1000km de Francorchamps. Près d'elle, tout aussi mythique, une 250 GT Lusso, châssis 5239
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Je passe devant cette magnifique Aston-Martin DB5 puis cette brave petite 4CV.
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Cette
Ferry 750 Sport est un exemplaire unique construit en 1954 par Pierre Ferry
puis fut ensuite conduite par Luc Ferry, son fils. La voiture partit en 1957
vers les Etats-Unis où elle gagna quelques courses avant d’être accidentée. Par
la suite, elle sera accidentée avant d’être exposée dans un musée qui
l’abandonnera dans une casse où elle sera sauvée in-extremis par un américain
ayant pour but de la restaurer, cependant, par manque d’argent il due s’en
séparé. C’est en 2005 que son propriétaire actuel la racheta et acheva la
restauration.
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Puis vient l'une des bonnes surprises du jour, le
stand RM-Auctions présente en effet un avant goût de sa future vente à la Villa
d’Este avec cette somptueuse Ferrari 340/375 MM Berlinetta
Competizione châssis 0320AM. Il s’agit au départ d’une des trois 340MM
carrossées par Pininfarina pour l’édition 1953 des 24H du Mans où elle fut
disqualifiée suite à un rajout d’huile de frein au 12ème tour alors
interdit à l’époque avant le 28ème tour. Après cette course, les
trois autos retournèrent à Modène en vue d’un recarrossage de l’avant qui
devint alors plus plongeant. Par la suite, en 1953, elle gagna aux 12H de
Pescara, finit 6ème de la Carrera Panamericana et gagna en
Guadeloupe, ce toujours aux mains de Umberto Maglioli.
Un mystère reste tout de même à être élucidé, la voiture étant revenue dans sa configuration de 340MM, le moteur est-il resté le 4.5 de 375MM ? |
Je me décide à aller voir le stand de RM Auctions, il parait qu'il n'est vraiment pas grand, mais absolument superbe...
Entre temps, je passe devant une Aston-Martin DB2 puis devant le stand de Morgan qui expose une Alfa-Romeo Giulietta Sprint ainsi que son Aero 8 et la fameuse 4/4 Sport. Personnellement, entre les deux, j'ai fais mon choix, ce sera la 4/4 ! |
Sur un stand proche de ce dernier, nous trouvons deux barquettes Cisitalia sorties de grange par un passionné. Elles attendent leur restauration. |
Non
loin de cette magnifique Ferrari, se trouvent de belles Alpine, notamment une A210 suivie d’une A110 aux couleurs du Monte-Carlo.
A sa droite se situe une A110 1800. |
Le stand Citroën est consacré aux cabriolets, on y trouve nombre de créations Chapron avec une DS19 Cabriolet ou une DS Provençal. On trouve aussi une élégante SM Heuliez et un joli C4 de 1930. Sans oublier un concept original, la Xanthia, il s'agit de celle qui a préfiguré l'AX en 1986, sans oublier la superbe C-Airscape que l'on aurait apprécié voir sur routes...
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Me voilà donc sur le stand de Skoda, ce dernier célèbre les 50 ans de sport auto de la marque avec notamment une Fabia Super 2000 pour la plus récente, d'une formule 3 des années 1960 à 1970, d'une originale Type 728 (il s'agit d'une barquette engagée en groupe 5 dans les années 1970 mais dont la carrière ne sorti de l'URSS), enfin, une 130 RS ayant notamment couru au Monte-Carlo.
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Voici une Bentley unique, la 4 ¼ Litre Embiricos Special. Ce modèle a une histoire étonnante, elle est apparue à l’initiative de Walter Sleator qui voulait concurrencer les carrosseries françaises connues sous les noms de Delahaye ou Talbot et ainsi d’abandonner les formes carrées précédant. Le projet fut créé en 1936 grâce à l’accord d’André Embiricos, il fut confié à Georges Paulin. Ce dernier, avec Marcel Pourtout, lui donna une somptueuse carrosserie à la française. Par la suite, la voiture fut cédée par Embiricos à Soltan Hay qui s’en servi au quotidien et qui l’inscrit trois fois aux 24H du Mans, en 1949, il atteint la 6ème place avec. C’est avec cette même voiture que la famille partait en vacances, ces dernières étant entrecoupées par des tours de circuits. |
Chez Tradex,
nous trouvons une simple mais élégante Ferrari 212 Inter Coupe Vignale de 1962
numéro 0221EL. J’ai malheureusement loupé ma photo.
A ses côtés une rarissime Porsche 356 Carrera Abarth GTL, créée à par Abarth à l’initiative de Porsche, sa carrosserie se veut légère afin d’être homologuée dans sa classe de poids. Ce stand est extrêmement qualitatif avec aussi la 512 S châssis 1016, il s’agit d’une Ferrari 512 S ayant la particularité d’avoir une « longue queue ». Mais aussi une Maserati 250F, le châssis 2533, ici en bleu, c'est une ancienne auto d'usine repeinte par la suite, elle est accompagnée d'une 200S châssis 1657. |
A côté, un stand dédié à Germain Lambert expose différents modèles Lambert à l’initiative de la Cité National de l’Automobile de Mulhouse. Lambert est en réalité un constructeur français de la fin des années 20, à l’origine fabricant de moulins à farine, la firme présentera un châssis dit « sans choc » en 1927, malheureusement, l’auto étant un brin en avance sur son époque, elle n’amènera aucune commande. C’est en 1933 que Lambert sortira quelques « Sans Choc » à traction avant. Durant la guerre, Lambert fabriquera clandestinement des moulins à farine avant de ressortir une automobile dés la fin de la guerre, en 1947, la 6/35 CV naquit. Elle atteignait les 120km/h mais malgré cela, les ventes ne décollent pas. Il s’agit de ce modèle me rappelant pour ma part les Bugatti Atalante.
Germain Lambert persévère et inscrit la 1100 fabriquée en 1949, principalement d’aluminium afin de courir au Bol d’or dans la catégorie 1100cm3. |
Elle termina troisième à ses deux premières participations de 1950 et 1951 avant de trouver la victoire en 1952 et 1953.
Malheureusement, Lambert tombe en faillite alors qu’il n’écoule qu’assez d’autos pour rembourser ses prêts, l’entreprise se clot en 1953. Aujourd’hui classée « D’intérêt patrimonial majeur », cette collection pourra être retrouvée au musée Schlumpf. |
Après
cette lignée de 8C, voici une lignée de Bugatti. Ici, au premier plan, une Type
35 C châssis 4941 ayant appartenue entre autre à Louis et Maurice Trintignant. Au
milieu, une Type 55 Jean Bugatti Roadster de 1931, il s’agit du châssis 55213
ayant couru les Mille Miglia 1932. Au
fond, une très jolie Type 57 SC Atalante, châssis 57511. Elle est une ancienne
propriété du Docteur Williamson qui est aussi l’ancien propriétaire de la 57SC
Atlantic #57374 du musée Mullin.
Une BMW 507 Roadster vient clore ce superbe stand, rappelons que cette auto n'existe qu'à 41 exemplaires. |
Sur ce
Stand, Lukas Huni expose tout d’abord cette magnifique lignée d’Alfa-Romeo 8C,
l’un des plus beaux palmarès du sport auto, avec deux victoires aux 24H du Mans
et trois autres aux Mille Miglia. Il faut remercier Vittorio Jano pour ce palmarès.
Au fond, un Spider-Cabriolet Pinin Farina de 1933, châssis 2311217, elle repose sur un châssis long et est l’unique survivante de sa lignée de deux exemplaires. Au premier plan, la 8C 2300 Monza châssis 2111046 possède encore sa transmission, sa carrosserie et son moteur d’origine. Elle a un beau palmarès dans l’année 1933. Au milieu, une Mille Miglia Châssis Court Zagato Spider, châssis 2111006, elle fait partie des onze autos usines de 1931 et des trois spécialement conçues pour les Mille Miglia et la Targa Florio. Elle remporta la Coppa Ciano entre les mains de Tazio Nuvolari. |
En face, une auto n'ayant pas pris une ride maintenant presque 60 ans après sa sortie, elle possède même aujourd'hui encore des technologies dont toutes les autos modernes ne se parent pas, il s'agit bien entendu de la révolutionnaire Citroën DS. A Retromobile, on lui rend hommage avec une exposition de trois modèles fort colorés et forts jolis. |
Je me dirige
ensuite vers le stand que j’avais en tête depuis mon entrée au salon, le
stand Fiskens. Pourquoi ? Tout simplement car il accueil une magnifique
Ferrari 250 Testa Rossa « Pontoon Fender » ou « Pontons
Fendus », il s’agit du châssis 0716TR. Ce châssis a un historique assez
difficile à suivre, en effet, elle a d’abord couru à Buenos Aires en 1957 pour
la Scuderia Ferrari, cependant, elle abandonna sur accident. Elle fut ensuite
vendue en 1958 à Celso Lara Barberis qui gagna avec elle trois fois à
Interlagos. A sa mort en 1963, elle partit chez Giorgio Moroni chez qui elle
changea de carrosserie en 1964 grâce à Drogo qui lui donna une carrosserie de
GTO avant dans la même année de lui donner un moteur de 250 GT. Cette année,
elle remporta alors des courses à Rio de Janeiro ou à Petropolis. Elle changea
par la suite plusieurs fois de propriétaires avant de tomber entre les mains de
Giulio Dubbini qui la fit recarrosser de sa carrosserie d’origine à la
Carrozzeria Fantuzzi à Modène. Les différents propriétaires qui eurent la
chance de la possèder la firent ensuite participer à différentes courses
historiques où ses résultats furent plutôt corrects. En 1999, son moteur fut
gravé comme 0716TR avant sa vente pour 2.8 millions de dollars à Pebble Beach
en 2000. Elle fut ensuite restaurée en Angleterre par Neil Twyman en 2004. Elle
est aujourd’hui en chemin pour Maranello dans le but d’obtenir sa certification
Classiche, ce qui nous éclairera probablement plus à son sujet, notamment par
rapport à son moteur qui serait un moteur de réserve de Testa-Rossa utilisé en
1959 par la Scuderia Ferrari.
Nous la voyons ici affublée du numéro 6 avec lequel elle courue à Buenos Aires. |
Nez-à-nez
avec celle-ci, une Aston-Martin DB3S de 1956, plus précisément le châssis 115. Elle
écuma aux mainsd’un pilote privé les circuits de l’ouest américain. Avec elle, une Ferrari 275 GTB/C ayant gagné sa classe au Mans 1967 ainsi qu'aux 500km d'Imola. Auprès de cette dernière trône une Bugatti Type 37A de 1927. Il
s’agit du châssis 37283, elle n’a pas un grand historique en compétition,
cependant, elle n’a eut que 4 propriétaires et n’a jamais été restaurée. Deux Bentley les accompagnent, il s'agit premièrement d'une 4.5
Litre Saloon qui possède la particularité d’avoir une cabine entièrement recouverte
de cuir, à l’extérieur ! Cela lui confère un look assez lugubre. La seconde Bentley est une 3/4.5
Litre. Il s'agit du châssis 507, ce dernier fut commandé en 1926 par Gordon Craig. Elle a
récemment été restaurée.
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Toujours
sur le stand Fiskens, une Iso Bizzarrini A3/C. Il s'agit du châssis 0222. Bizzarrini
l’engagea au Mans 1965 où elle remporta sa classe en décrochant la neuvième
place au général. Elle fut ensuite exposée au musée Maranello Rosso. Enfin, une Porsche 911 Carrera 2.7 RS #1215 vient clore ce stand par sa couleur Viper Green.
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J'arrive alors sur le stand Porsche où je découvre pour le cinquantenaire de la 911, la Type
754, il s’agit de ce qui serait le prototype de la 911, en effet, Ferdinand
Alexander Porsche la dessina avec quatre places or, Ferry Porsche refusa l’idée
d’un coupé quatre place, au profit d’une 2+2, ainsi naquit la plus célèbre
sportive du monde. Elle est entre-autre accompagnée d'une 911 Safari SC de 1978, d'une Carrera 2.7 RS et d'une magnifique 935 !
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Le
stand Mercedes exposait notamment cette Benz 200 HP de 1909 elle fut conçue
pour dépasser les 200km/h, elle atteignit d’ailleurs pour record en 1911 les
202.7km/h à Daytona Beach. Cette auto fut alors pendant huit ans, le véhicule
(toute catégorie confondue) le plus rapide du monde. Elle
est accompagnée par une Benz Grand Prix de 1908, celle-ci courut notamment au Grand Prix de
France. Mercedes exposait aussi un châssis de la célèbre 300SL.
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Chez
Renault, on trouve cette F1 RS01 de 1978, première Renault F1, elle introduit
le moteur turbo dans ce championnat. A ses côtés, une Alpine-Renault 1220 assez spéciale avec son arrière tronqué et ses phares privés de plexiglas. Enfin, une A110 Berlinette revenant tout droit du Monte-Carlo Historique où elle courut avec Andruet et Biche clos la catégorie compétition de ce Stand.
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Puis
j’arrive au stand Hall & Hall, j’y trouve une superbe Ferrari 500 Mondial
Spyder Pinin Farina de 1954, il s’agit de 0438MD. La voiture a couru aux
Etats-Unis entre 1954 et 1956 et changea plusieurs fois de moteur, elle passa
notamment par un moteur de 750 Monza, un V8 Chevrolet puis enfin un autre 750
Monza.
Derrière elle, une Lotus 49 de 1969, le châssis R12. Elle commémore l’accord Lotus-Ford en Formule 1. |
Autre
merveille de l’endurance que cette Porsche 956 châssis 001 qui est en fait le
prototype de la Porsche 956, elle ne courut que deux courses, celle des 6H de
Silverstone (deuxième) et celle de Norisring (première) avant la même année
1982 d’être présente au Mans en temps qu’auto de réserve. Elle fut ensuite
offerte à Jackie Ickx.
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Autre retraitée de la course, une Bugatti type 57 châssis 57300 ayant notamment gagné le Paris-Nice 1935.
Elle accompagne une magnifique Jaguar Type-D accusant d’un lourd passé. En effet, elle couru au Grand Prix de Dakar 1956 où elle finit cinquième avant d’être impliqué dans un accident mortel à Goodwood puis fut accidentée plusieurs autres fois par la suite. Heureusement pour nous, elle fut reconstruite à chaque fois et nous apparait comme neuve. |
Chez Touring
Superleggera se cachent deux merveilles, voici tout d’abord cet exemplaire
unique, la Lamborghini 400 GT Flying Star II, s’agissant d’un modèle présenté
en 1966 à Turin, c’est un bel exemple de break de chasse.
A ces côtés, cette carrosserie d’Alfa-Romeo 6C 2500 Touring Berlinetta est en cours de restauration et retrouvera bientôt son châssis, le 915005. |
Chez
Chantilly Prestige, on trouve deux Ferrari tristement recarrossées, en effet,
la 250 GT Spyder California est en réalité une 250 GT « banale »,
apparemment un peu trop pour son pripriétaire… A ses côtés, une 250 GT Boano
recarrossée il y a peu par APAL qui a fait un travail assez mitigé je trouve
sur cette auto.
Néanmoins, une superbe Type-E Coupe Lightweight les accompagne. |
C’est sur ces petites autos que je finirais cet incroyable Retromobile 2013 me surprenant par son nombre de mancelles. Malgré tout, j’imagine que vous avez constaté un léger vide dans le reportage, effectivement, j’y suis allé le vendredi or, c’est le jour de la vente aux enchères, ainsi, lors de mon passage, le stand Artcurial était absolument vide… Cependant il me presse dors et déjà d’assister à celui de 2014 !
Loïc MASCHI